NOTRE CHÈRE HENRIETTE A PRIS LA POUDRE D'ESCAMPETTE...
il y a de cela un moment...
un grand regret d'avoir perdu le jardin que nous avions auparavant, jardin où elle aurait trouvé sans aucun doute de quoi se restaurer et d'y faire son nid...parce que nous aurions beaucoup aimé la voir grandir...
un oiseau quelqu'il soit ne doit pas appartenir à l'homme...ne dit-on pas : voler de ses propres ailes...
Il y a eu de sa part, 2 tentatives de départ que nous n'avons pas vu...ce fût pour nous et ce à chaque tentative, une vraie frustration...
le premier essai qui n'était je pense pas très spontané s'est fait un samedi en fin d'après-midi, de surcroît le samedi de la fête du lac...une angoisse pour nous, parce que la fête du lac se composant d'immenses feux d'artifice, les "explosions" y sont très fortes" et dès le coup d'envoi, les oiseaux paniquent et tentent de s'éloigner du vacarme...il fallait absolument que nous la retrouvions avant la soirée...ce fût le cas très rapidement, elle déambulait dans l'enceinte de notre immeuble...pourquoi un premier essai pas très spontané ? il s'avère qu'Henriette affectionnait tout particulièrement mon petit rosier en pot, comme les géraniums ou encore l'asparagus...ceux-ci étaient proches de la rambarde de la terrasse, visibles pour le voisin...celui-ci fait part à cherépoux qu'un corbeau s'occupait de nos fleurs...et qu'il avait tenté de chasser l'intrus...il n'était pas au courant que nous avions hébergé une corneille...pourtant Henriette s'exprimait très fort au moment de la prise de nourriture, ce qui nous gênait un tantinet pour justement nos voisins...lequel voisin était fort ennuyé d'avoir voulu chasser "Henriette"...
le deuxième essai s'est fait sans que nous nous en apercevions...cherépoux lui avait fabriqué une volière de fortune avec "ciel ouvert" et le matin du 3 août, j'ai pu saisir ces photos...vous remarquerez qu'elle avait déjà bien pris des allures d'adulte :
ces photos ont été faites peu de temps avant qu'elle ne s'envole...
Pas d'Henriette en vue alentour, nous étions à la fois contents et tristes...en revanche, nous l'avons entendu un peu plus tard, mais impossbile de la localiser...faut dire qu'il y a pas mal de grands arbres dans notre environnement immédiat...
Le lendemain matin, lorsque nous nous sommes levés...Henriette était sur le chêne proche de l'immeuble, réclamant à grands cris et mouvements d'ailes sa pitance...
position d'Henriette réclamant de la nourriture...
nous l'avons appelé pour qu'elle revienne sur la terrasse...cela ne s'est pas fait de suite...comme d'habitude, elle a bien analysé avant de se lancer...elle s'est d'abord posée sur l'attique juste au-dessus de notre terrasse...et hop, elle est arrivée sur l'un de ses perchoirs...elle était très affamée...bien entendu, nous l'avons de suite nourrie...
Une fois rassasiée, retour dans sa volière à ciel ouvert, libre de gambader sur la terrasse, ce qu'elle a fait jusqu'au moment où elle a décidé de voler à nouveau...(une fois de plus, rien vu de son envol) sauf qu'elle a décidé de faire une halte sur la terrasse d'un voisin, un étage plus bas...coup de sonnette, j'ai compris de suite...j'ouvre la porte à notre voisin qui me dit sur un ton un tantinet agacé :
- tu viens récupérer ton oiseau, il s'est posé sur la rambarde et a fait peur à mon chien et à ma femme...et de plus, il a laissé des fientes sur le store...(store tout neuf)... bien évidemment, je comprends aisément l'agacement et je redescend illico presto avec le voisin pour récupérer Henriette accrochée à la rambarde...(il a fallu "cacher" le chien) pour que je puisse repartir avec Henriette entre mes mains...
Henriette dans sa volière, j'ai remis très vite le toit de grillage.... cherépoux rentré un peu plus tard, nous avons décidé de déposer Henriette là où il l'avait trouvée...il n'était pas question de la garder prisonnière dans sa volière et nous ne pouvions plus la laisser libre au risque qu'elle aille salir toutes les terrasses de l'immeuble...et qui plus est avec le risque qu'elle soit chassée manu militari...
Dès le lendemain matin, nous avons remis Henriette dans son carton de transport...ce qu'elle n'apprécia pas trop...fort heureusement, l'endroit où elle a été trouvée n'était qu'à 500 m. environ. Une fois arrivés sur place, ouverture du carton sur un banc...
ces photos prises avec un portable ne sont pas très nettes...
un peu désorientée notre "Henriette"...
je l'ai donc prise entre mes mains et l'ai aidée à partir...une chose nous inquiétait, comment se comporterait-elle une fois au sol pour prendre son envol...on a de suite compris qu'elle savait faire...pour la simple et bonne raison que lorsque je l'ai aidée à s'envoler, est arrivé un énorme matou dont on ne sait d'où drôlement vaillant et qui n'avait qu'une envie, c'est de la saisir...je vous dis pas comme j'ai crié pour éloigner le matou, "cherépoux" lançant des petits cailloux (pas sur le chat bien sûr) instant de panique tout de même...parce qu'Henriette s'est retrouvée au sol avec le vaillant qui envisageait bien de la courser...et là, ô miracle...Henriette s'est envolée, certes pour ne pas aller très loin, à savoir dans l'arbre ci-dessous...pas facile à repérer pour vous...elle y est restée un très long moment...ensuite, elle a changé d'arbre...nous étions bien sûr tout proches d'elle...je suis allée en dessous d'elle, elle babillait et ne semblait pas vraiment stressée...nous sommes restés un bon moment...puis, devant prendre mon poste à la bibliothèque j'ai laissé "cherépoux" à la surveillance de notre protégée...
"Cherépoux" est resté plus de deux heures 1/2 et a été témoin d'une belle scène...Henriette a été rejointe par une corneille, Henriette a changé de branche, est arrivé une autre corneille qui est venue auprès d'elle, ensuite l'autre corneille et là aussi, miracle, elle s'est envolée "coachée" par ses deux congénères...
Pour la fin de l'histoire, nous pensons que ce sont ses parents qui sont venus la chercher...certes, elle savait voler, mais était-elle assez mature pour pouvoir se nourrir seule...ce que l'on craignait aussi c'est que cette espèce de corvidés vit en clan et est capable de "tuer" celui ou celle qui envisage de rejoindre un clan...nous ne l'avons à ce jour pas revue...Parfois, l'on se demande si elle ne vit pas dans le grand sapin qui fait face à notre immeuble...nous avions observé qu'il y avait un trio de corneilles, à savoir les parents et un oisillon, on a pu se rendre compte de l'apprentissage fait par les parents...ce trio réside dans la journée dans ce grand sapin, et lorsque qu'Henriette était dans sa volière, j'ai surpris la visite d'un adulte qui venait sur la rambarde...on s'est toujours demandé si cet adulte lui voulait du bien ou du mal ou encore lui prendre sa pitance...depuis qu'Henriette est partie, l'on remarque que le trio est souvent accompagné d'une autre corneille...est-ce elle ? je siffle ou je l'appelle...mais, pas de retour...On se dit que si elle est encore bien en vie et que l'hiver venant, elle pourrait peut-être venir quémander de la nourriture...
Henriette est restée avec nous exactement 19 jours...ce fût une belle aventure et l'on espère de tout coeur qu'elle vit heureuse parmi les siens et qu'elle profite de cette liberté chère à tous les oiseaux.
si le début de l'aventure avec Henriette vous intéresse, voir ici
j'ai téléphoné à plusieurs reprises à la LPO (ligue protection oiseaux) de même qu'au TRICHODROME, je n'ai pas toujours eu la réponse que nous attendions, à savoir qu'aucune de ces organisations ne prend en charge les oiseaux considérés comme nuisibles, il s'avère même que d'en sauver un peut être passible d'une amende...VAL m'a fourni une adresse, LES AIGLES DU LÉMAN à Sciez, pas eu de contact de suite, en revanche, un message m'a été laissé quelques jours après avec des explications claires et adresse d'une piste à suivre...que nous n'avons pas exploré puisqu'Henriette était déjà parmi les siens. Je voudrais remercier cette association qui a pris à coeur nos questions.
J'aimais déjà les oiseaux noirs et je puis vous dire que d'avoir partagé notre quotidien avec "Henriette" que les corneilles sont des petits êtres plein d'intelligence, elle s'est très vite habituée à nous, et nous suivait comme un petit toutou...facétieuse aussi, elle aimait bien jouer à délacer les lacets de chaussures de cherépoux...un grand moment quand elle faisait ses tests de vol (à l'intérieur) lorsqu'elle a atterri dans mon assiette de crêpes...
Pour conclure sur une belle note, voici un petit livre extra :
bien entendu, la fin de l'histoire est belle...en revanche, je ne vous la dévoilerai pas...procurez-vous ce livre merveilleux...
Léo TIMMERS (clic) réalise des dessins joyeux, facétieux, colorés...entrez dans son univers, il est superbe !