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13 février 2011

LE DECOUFLE NOUVEAU EST ARRIVÉ À ANNECY...

 avec son

OCTOPUS_1

Je ne sais si l'on peut considérer cela comme une pure coïncidence...à mon avis ce n'était pas un hasard si DECOUFLÉ était présent sur la scène annécienne du 9 au 12 février 2011 en même temps que la commission d'évaluation 2018 du Comité international olympique...n'oublions pas qu'il a été celui qui a magnifié les cérémonies d'ouverture et de fermeture des JO d'Albertville en 1992...(pour la petite histoire...ma voisine d'habitat de l'époque avait eu la chance d'être conviée à la répétition générale, elle m'avait dépeint cette répétition comme étant pas terrible...je lui en veux toujours (gentiment bien sûr) de ne pas m'avoir laissé sa place...lorsque j'ai vu sur le petit écran cette merveille chorégraphique si originale et si bien en accord avec les costumes de GUILLOTEL...

DECOUFLÉ & GUILLOTEL , ces deux talents réunis qui ont tellement apporté de modernité et de consistance aux cérémonies des Jeux...

A chaque nouveau spectacle de Philippe DECOUFLÉ, BONLIEU SCENE NATIONALE le programme. Je ne les ai pas tous vus (à mon grand regret).

Je remercie Michelle qui ne pouvant disposer de sa place prise depuis belle lurette m'a gentiment proposé de l'honorer, je crois que c'est la première fois que j'ai une place aussi idéalement placée, plein centre au 5ème rang...

 1h40 de spectacle...j'ai aimé, j'ai adoré mais pas tout...je me suis ennuyée sur une séquence, je n'ai pas aimé la vidéo des "langues" à la fois très sexe * et très proche des limaces...

tout comme la séquence du duo blanc et noir où l'interprétation faite par le danseur noir ne m'a pas convaincue...pourtant une sculpture que ce danseur au nombre incroyable de muscles, un corps d'une beauté parfaite qui curieusement n'incarnait pas pour moi le mâle tant ce danseur reflétait son côté féminin...je n'aime pas non plus quand les danseuses ont le torse dénudé parce qu'il n'y a pas d'artifices autour comme au Crazy Horse ou au Moulin Rouge, la nudité est trop crue à mon goût *(sans doute des réminiscences de mon éducation judéo-chrétienne) ...

En revanche, j'ai vibré à la musicalité extraordinaire donnée par les deux artistes instrumentistes dont le chanteur exceptionnel Labyala Nosfell et Pierre Le Bourgeois, j'ai admiré cette danseuse Clémence GAILLARD qui a déclamé tout en ayant une gestuelle chorégraphique, un texte de GHÉRASIM LUCA, une prouesse vocale impressionnante et une présence scénique époustouflante...

voici le texte :

HERMÉTIQUEMENT OUVERTE (1953)

 

l’amour le torrent le vide la chaise
la chaise vide
la chaise torrentielle et vide suspendue dans le métavide
la métachaise est suspendue à la corde torrentielle du métavide
la métacorde serre et absorbe le métacou torrentiel
de celui qui est suspendu par la corde au cou de la femme
au cou flou et flottant de sa métafemme
vide torrentielle et assise
la métafemme torrentielle est assise sur la chaise
assise sur le vide de sa chaise
elle métaflotte perpétuellement dans le métavide absolu
de mes désirs absolument torrentiels
absolument météorique et substantielle
la métatête de la métafemme substantielle et météorique
surgit comme une flèche
entre la métacuisse de mes rêves et la métadent de mes désirs
flèche mordante et rapide
qui s’appuie légèrement penchée
au dossier de la métachaise de mes rêves et désirs
toujours assise toujours imprévisible et absolument fulgurante
la métafemme flotte et métaflotte toujours dans le vide
sa petite métaflamme visible par transparence
brûlant à l’intérieur torrentiel de sa tête
tandis que tout près de l’incandescence de sa tête
un peu au-dessus de sa grande chevelure météorique
passe comme un nuage
nuage provenu de l’évaporation instantanée
de ses vastes torrents mentaux
la grande tortue métaphysique
la fameuse tortue de la métatorture éternelle
menaçant de sa lourdeur grise tortionnaire et métamétaphysique
le beau physique charnel de la métafemme
concrètement assise sur sa métachaise volante
volante flottante et assise à son tour
sur la chaise voluptueusement soutenue par les pieds de mes sens
par mes cinq sens par les mille griffes
et par les mille pattes de la métasensualité passionnée
tumultueusement surgie dans la métasueur
dans la métasubstance infinie de mes sens
absolument substantiels
les beaux yeux les beaux seins les belles fesses métaphysiques
de la métafemme absolument substantielle
substantielle torrentielle et météorique
transgressent l’au-delà tortionnaire
de la métaphysique sans physique
transgressent et annulent le grand rien métaphysique
car toujours assise sur la métachaise météorique
de mes désirs météoriques infinis et torrentiels
la métafemme ouvre la femme
elle ouvre et découvre sa chair translucide
ses entrailles transcendantes sa chevelure transmissible
éruptive dévorante et dormante
son coeur transpercé par les balles transparentes
de mes caresses en transe
sa douce métavulve
sa noire métabouche
la transplantation innocente de la fleur de sa bouche
dans les terres aériennes de mes cuisses
la transmigration de la bouche de son âme
vers les cuisses de mon haleine
les transferts insolites
les transfusions insondables
la transmutation gigantesque de tous les métamétaux amoureux
météoriques torrentiels métamétéoriques et substantiels
la transmutation gigantesque perpétuelle et triomphante
du lait maternel
en lave météorique en métavide substantiel
en sperme en sperme et en métasperme universel
en sperme du diamant en sperme de ton cceur
en sperme noir de la métaluxure absolue
absolument luxuriante et absolument absolue

***

Ghérasim Luca (1913-1994) – Héros-Limite (1953)

si vous voulez entendre le texte dit par l'auteur lui-même, je vous invite à cliquer

je suis restée sous le charme du danseur qui interprète une danse indienne, quelle élégance dans le geste, j'ai bu le solo de Meritxell Checa Esteban, tout en poésie, et j'aurais adoré porter les chaussures noires vernies aux talons aiguilles très très hauts portés par l'ensemble de la compagnie, c'était somptueux au niveau des pas et des costumes, tout comme la pièce où l'on ne voit que les jambes mises en lumière...

La personne à côté de moi m'a demandé de lui passer le dépliant décrivant le spectacle...puis celle-ci me dit :

- en fait, il n'est pas nécessaire que je lise...c'est du Découflé ! sa réflexion laissait entendre que de toute manière elle adhérerait et qu'elle ne serait pas déçue puisque c'était du Découflé...une belle notoriété.

dans ce genre de spectacle, je me rends compte que ma culture n'est pas bien riche, car parfois il m'est difficile de comprendre ce que le chorégraphe tend à démontrer...et cela m'a fait penser à cette réflexion que l'on m'a faite dernièrement pour un autre sujet (cultures de différents pays) :

Le problème n'est pas d'aimer ou non la culture d'un autre pays (de toute façon c'est idiot de prétendre au droit de ne pas aimer une culture, c'est tellement riche de diversité, évidemment qu'on ne peut tout aimer avec la même intensité, ou tout apprécier, mais quel intérêt de "ne pas aimer une culture", ne peut-on simplement se dire que ça, on a pas le bagage pour l'apprécier à sa juste valeur, au lieu de dépenser de l'énergie à se revendiquer le droit de ne pas aimer "une culture" ?

conclusion : j'aimerais revoir ce spectacle. J'ai raté le coche (voilà ce que c'est de ne pas lire jusqu'au bout le programme remis par le théâtre) à savoir que hier après-midi était proposé un échange sur le travail musique/danse dans la création autour de Octopus, puis bien entendu, je reste béate d'admiration quant à l'ensemble des danseurs.

J'ai quand même l'impression que Philippe Découflé  s'est un peu imprégné de l'univers du Crazy Horse quant aux pas bien scandés avec les talons aiguilles, on reconnaît aussi le clin d'oeil à la chorégraphie de Maurice Béjart pour son boléro, puis les formes projetées sur écran me font toujours penser à ce que je voyais à la télévision lorsque j'étais gamine, les séquences de Jean-Christophe Averty.

quelques vidéos pour vous mettre dans l'ambiance :

cliquez sur le lien ci-dessous pour voir le travail au quotidien concernant cette création :

http://www.ciedca-decoufle.com/BlogDek/

la compagnie sera prochainement à BLAGNAC puis en VAL D'OISE, LA ROCHELLE, ORLEANS, ROUBAIX et le HAVRE, alors n'hésitez pas à vous rendre au spectacle, vous ne le regretterez pas.

pour les dates, lire ici

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Commentaires
A
Nicole, là je constate que nous avons affaire à une pro qui sait de quoi elle parle et peut se permettre de développer. Personnellement, c'est pour moi inaccessible, j'admire l'immense talent des artistes, les techniques et aussi tout le talent et la connaissance du sujet qu'il faut avoir pour en parler. <br /> En tous les cas, il y a du beau spectacle à Annecy, en plus de la ville si jolie et de ses alentours et toute la nature. Rien à envier à paris.<br /> Bon week-end!
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C
merci j'adore le travail de Philippe Découfflé<br /> comme toi pas fan de l'octopus langue<br /> le reste, j'adore
Répondre
P
Voilà un spectacle qui "colle" avec la StValentin puisque sensualité, amour et le reste sont interprétés de façon "Découfléenne"!<br /> Pas vraiment séduite par l'octopus-langues, mais j'ai aimé les "corps caoutchouc" en rythme,la petite pointe d'humour aussi et le copié-collé de notre regretté Béjart.<br /> Encore un spectacle qui nous échappe à Bordeaux !<br /> (Sympa le petit clin d'oeil rose en apostrophe sur ton blog)
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